NYCKELHARPA

Le nyckelharpa est un instrument de musique traditionnel d’origine suédoise, à cordes frottées par un archet. Il connaît un regain d’intérêt depuis les années 1970 en Suède et ailleurs.

En suédois, le mot nyckelharpa est du genre neutre. Dans l’usage francophone les deux genres sont employés en fonction de la sensibilité de chacun. La traduction de nyckelharpa est violon à clé (nyckel = clé ou clavier, harpa = vièle ou violon).

Le nyckelharpa « traditionnel » est composé d’une caisse de résonance avec un fond plat, une table d’harmonie cintrée et des éclisses taillées dans la masse (et non cintrées comme sur les violons ou les violes), d’un manche, d’un clavier et d’accessoires. La table d’harmonie est systématiquement en épicéa. Les éclisses, le fond et le manche peuvent être en épicéa, en pin, ou en bois mi-dur comme l’érable, l’aulne, le merisier, le tilleul, etc… Le chevalet est toujours en érable. Le clavier et le cordier sont en bois mi-dur, et le sillet et les chevilles sont souvent en ébène, palissandre ou buis, des bois durs.

Le manche supporte un clavier de touches disposées sur trois à quatre rangées, chacune correspondant à une corde mélodique. Chaque touche (ou clé) est pourvue d’un sautereau (tangente). L’appui sur une touche met en contact le sautereau et la corde, et permet de sélectionner une note.

Le nyckelharpa « traditionnel » (3 rangées) possède 3 cordes mélodiques, chacune actionnée par sa rangée de touches, une corde de bourdon (sans touche), et des cordes sympathiques. Les cordes mélodiques et le bourdon sont actionnés par un archet court. Les cordes sympathiques ne sont pas frottées par l’archet et résonnent sous l’action des cordes mélodiques, amplifiant et enrichissant la sonorité de l’instrument.

Dans le nyckelharpa « 4 rangées », la corde basse est dotée d’une quatrième rangée de touches et le bourdon devient mélodique. Plus couramment utilisé en France, ce nyckelharpa est alors accordé comme un violon alto, en la-ré-sol-do.

«Quinze iconographies d’instruments datant du Moyen Age représentent des nyckelharpas. L’image la plus ancienne date de 1350 et se trouve dans l’église de Källunge dans le Gotland. Deux représentations de nyckelharpas ont été trouvées l’une dans une église danoise et en Scanie, et une troisième dans le Medelpad. Toutes les autres images identifiées et préservées sont situées dans l’Uppland.

La plus ancienne nyckelharpa conservée connue est datée de 1526. Elle se trouve au musée Zorn à Mora. Il s’agit d’une « harpa », ou « enkelharpa », avec une seule corde mélodique et aucune corde sympathique. Au début, la « Moraharpa » avait une rangée de douze touches sur une seule corde mélodique, et deux cordes de bourdon (note unique d’accompagnement) pouvant être jouées de concert par l’archet. Deux nyckelharpas du XVIe siècle ont été conservées, l’une de Finlande et l’autre de Norvège. Les deux sont appelées « mixture harpas » : une corde mélodique supplémentaire se rajoute à la corde mélodique d’origine, et chaque touche de la seule rangée possède deux sautereaux. Les deux cordes de bourdon sont toujours là.

Les cordes sympathiques sont introduites en Scandinavie au XVIe siècle. Ce sont des cordes métalliques sous-jacentes aux cordes mélodiques. Elles ne sont pas frottées par les crins de l’archet. Elles vont résonner et ainsi amplifier le son de l’instrument en vibrant par sympathie avec une note jouée sur une corde mélodique.

La « kontrabasharpa », est développée au courant du XVIIe siècle. Semblable au principe précédant, les deux cordes mélodiques sont cependant positionnées de part et d’autre, à l’extérieur des cordes de basse et bourdon.

Le début du XVIIIe siècle voit l’apparition de changements dans la « mixture harpa ». Par élimination sélective d’un ou deux sautereaux ici où là, un musicien peut désormais varier les accords créés lorsque deux touches de la rangée unique sont actionnées simultanément. Puis un nouvel instrument est équipé d’une deuxième rangée de touches situées en dessous de la première rangée. Il s’agit d’une innovation marquante pour le développement de la nyckelharpa moderne : la « silverbasharpa » est née. Le nom de silverbasharpa date du moment où Mats Wesslén décide de monter une corde de basse filée argent (silver). D’autres types de harpas expérimentales ont également été développés. Il s’agissait de combinaisons de modèles précédemment décrits, comme le mélange « kontrabas-mixture-harpa » et « kontrabasharpa avec un mécanisme de double-touche ».

En 1925, un joueur de nyckelharpa du nom d’Auguste Bohlin ouvre la voie à la nyckelharpa chromatique moderne. Il développe une troisième rangée de touches, dont les sautereaux sont affectés à une corde de sol. Dans les années 1940, Eric Sahlström fait évoluer le modèle d’Auguste Bohlin vers la harpa chromatique moderne. Aujourd’hui, il existe aussi des nyckelharpas avec quatre rangées de touches, mais elles sont peu utilisées en Suède. C’est le modèle d’Eric Sahlström* qui est le plus couramment utilisé [en Suède]. Ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances peuvent consulter deux excellentes sources : « Nyckelharpan » de Jan Ling (thèse de doctorat de 1967) et « Nyckelharpsfolket » de Gunnar Ahlbäck. »

                                                                                            Sören Åhker

*[Nyckelharpa 3 rangées, soit 3 cordes mélodiques et 1 corde basse de bourdon. De l’aigu au grave, l’accord « suédois » est majoritairement la-do-sol-do. L’accord « français » du 3 rangées est majoritairement la-ré-sol-ré.]
Nyckelharpa

VIOLON D’AMOUR

Le violon d’amour est un violon muni, en sus des 4 cordes mélodiques, de cordes sympathiques tendues entre le cordier et le sillet qui passent sous la touche de l’instrument et à travers ou en dessous du chevalet. Sans être touchée, la corde sympathique va vibrer et entrer en résonance avec la note émise par la corde mélodique frottée par l’archet. Cette note est ainsi prolongée et amplifiée.

Des violons d’amour destinés à la musique baroque ont étés fabriqués aux XVIIe et XVIIIe siècles.

BASSE DE VIOLE DE GAMBE

La viole de gambe (« viole de jambe ») est un instrument de musique à cordes frottées à l’aide d’un archet. Sa touche est munie de frettes. Quelle que soit sa taille (sauf la contrebasse), elle est tenue entre les jambes, sans pique, ce qui la distingue des « violes à bras », famille dont font partie violons, altos et violoncelle. L’archet est également tenu de façon différente, qui permet de modifier la tension des crins.

Cette famille d’instruments à archet a dominé la vie musicale européenne de la fin du XVe siècle jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, avec un âge d’or en Angleterre au XVIIe siècle. Vers la fin du XVIIe siècle, la basse de viole est privilégiée aux autres tailles de l’instrument. Dotée à l’origine de 6 cordes (rarement 5 cordes), l’on voit apparaitre sur la basse de viole dite « française » une 7e corde basse permettant d’interpréter des œuvres écrites pour elle.

Contrairement à une idée répandue, les deux familles « à jambe » et « à bras » n’ont aucune relation entre elles, la viole de gambe n’est pas l’ancêtre du violon ou du violoncelle. Elles sont apparues presque simultanément, mais dans différentes parties d’Europe. Les cordes des violes sont accordées à la quarte avec une tierce intermédiaire, celles des violons, altos et violoncelles à la quinte. La contrebasse actuelle est issue de la contrebasse de viole, elles sont toutes les deux accordées à la quarte.

Viole

VIELE A ARCHET

C’est un instrument qui pouvait aussi bien accompagner le chant, la danse, la déclamation poétique que d’autres instruments. On s’en servait pour la musique savante, religieuse ou populaire. La vièle fut jouée du XIème au XVIème siècle, puis supplanté par les violes, et le violon qui apparait vers 1520 dans la forme qu’on lui connait encore aujourd’hui.

« La vièle – nommée aussi viièle, viele, vielle ou encore viole [à ne confondre ni avec la vielle à roue, ni avec la viole de gambe] – est un instrument de musique à cordes et à archet du Moyen Âge.

En musicologie, le terme vièle ou vielle est aussi employé de manière générale pour qualifier tout instrument de musique à cordes frottées, plus ou moins rustique, qui se rencontre dans le monde entier et qui peut avoir bien des formes et des caractères.  …. »

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